Des actions en soutien aux secteurs de la distribution vrac, bio et circuit court

Alors que la pandémie du coronavirus avait eu pour effet d’amener les consommateurs vers des points de vente indépendants, de type magasins bio, vrac ou encore épiceries coopératives en circuit court, force est de constater que la tendance s’est inversée, suite aux différentes crises (guerre en Ukraine, flambée des prix de l’énergie, baisse du pouvoir d’achat). Malgré des chiffres d’affaires qui dégringolent et une fréquentation en baisse, les acteurs restent optimistes et déterminés à pérenniser leurs activités basées sur des valeurs fortes et contribuant à un système alimentaire reterritorialisé et résilient. Des pistes de solutions s’organisent pour booster la fréquentation de ces points de vente et garder le cap en cette période de crises.

Constats et chiffres

Représentant respectivement les acteurs de la distribution du vrac et du bio, Biowallonie et ConsomAction ont sondé cet été, pas moins de 96 commerces des secteurs bio et vrac, soit l’équivalent d’un tiers des acteurs en Wallonie et à Bruxelles. L’étude concernait un large panel de points de vente : magasins bio, épiceries vrac, magasins à la ferme, magasins coopératifs ou encore commerces en ligne durables.

Il en ressort que plus de 80% des répondants ont vu leur chiffre d’affaires diminuer entre le 1er semestre 2021 et ce même semestre en 2022. Pour 12 des commerces sondés, cette baisse est supérieure à 30%. Seuls 4 magasins comptabilisent un chiffre d’affaires équivalent à 2021 et 13 d’entre eux une augmentation du chiffre d’affaires.

Les magasins dénombrent également une perte d’approximativement 56% de clients occasionnels et la moitié observent également une perte de clients habituels : une fréquentation en dents de scie qui se traduit également sur le panier moyen.

Comment soutenir ces secteurs ?

Pour encore trop de consommateurs, il y a encore une perception erronée de ces modèles de distribution. Ces commerces souffrent d’une image souvent déformée de la réalité : trop cher, inaccessible, compliqué, peu attractif, offre trop limitée. Raison pour laquelle il est essentiel de travailler sur l’attractivité du secteur et de communiquer sur ses retombées économiques, sociales et environnementales positives.

En effet, ces commerces, intégrant des valeurs sociétales et environnementales, doivent également être soutenus par des prises d’action politique et citoyenne. Les effets de la crise amplifiant également la fracture sociale, des mécanismes de soutien et d’incitation à une consommation plus vertueuse doivent aussi être mis en place.

C’est pourquoi, Biowallonie, ConsomAction, la FDSS, le Collectif 5C, la Cellule Manger Demain et d’autres acteurs s’associent pour mener des actions concrètes de terrain visant à améliorer l’accessibilité à une alimentation bio, vrac et en circuit court pour tous.

Focus sur les actions confiées à la Cellule Manger Demain

Fin juillet 2022, sur proposition de de la Ministre de l’Environnement, en charge de l’Alimentation Durable, Céline Tellier, le Gouvernement de Wallonie a approuvé deux mesures visant à les soutenir, dont une en collaboration avec la Ministre de l’Economie sociale, Christie Morreale.

L’objectif ? Aider les secteurs impactés par les conséquences de la guerre en Ukraine et améliorer l’accès à l’alimentation durable pour tous.

La mission confiée à la Cellule Manger Demain dans ce cadre consiste à mettre en place des mécanismes de soutien à l’achat dans les points de vente du circuit court visant à soutenir l’accès à tous à l’alimentation durable dans un contexte de perte du pouvoir d’achat. Cela passera notamment par des actions de fidélisation des acheteurs (en visant des publics dits plus « fragiles ») via des « coup de pouce à l’achat » et des mécanismes d’abonnement. L’accompagnement des étapes en amont (production, distribution, commercialisation, logistique, diversification, etc…) est également prévu.

Notre chargée de projet, Geneviève Malherbe vous en dit plus en images !

Manger Demain