Notre alimentation, nos santés !
A la découverte du concept One Health

Pour comprendre l’importance du concept « One Health » et ses liens cruciaux avec l’alimentation durable, nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Antoine-Moussiaux, professeur à l’ULiège et vétérinaire de formation. Grâce à son expérience sur le terrain, notamment dans le secteur de l’élevage, il met en lumière les connexions profondes entre alimentation, santé et environnement. A travers cet article d’information, découvrez l’approche « One Health » et les clés proposées pour repenser dès aujourd’hui nos systèmes alimentaires comme leviers d’actions en matière de santé.

Impacter positivement nos santés par le biais de notre alimentation

L’alimentation est un facteur clé de notre santé. Non seulement ce que nous mangeons influence directement notre bien-être, mais la manière dont nos aliments sont produits impacte également la santé des écosystèmes. Œuvrer pour des assiettes durables, c’est donc choisir d’investir à long terme en matière de soins de santé, de protection de l’environnement et de soutien d’une agriculture nourricière.

Utilisé au départ dans un contexte de santé publique, on pourrait penser que le concept One Health concerne presque qu’exclusivement les experts et professionnels de la santé. Mais, en réalité, il nous invite toutes et tous à nous percevoir comme acteur·rice de première ligne de cette santé !

Dans ce cadre, des initiatives pédagogiques comme le jeu Wagyl, développé par la plateforme interfacultaire “ESPRIst” de l’Université de Liège, jouent un rôle clé. Ce jeu interactif permet aux joueurs de prendre des décisions en lien avec leur alimentation et leur mode de vie, tout en prenant en compte les répercussions sur la santé des individus, des animaux et de l’environnement. À travers cette expérience ludique, Wagyl offre une occasion originale et engageante de comprendre les liens entre santé, environnement et choix alimentaires.

Le concept de One Health : une approche intégrée de la santé

Le concept One Health existe depuis longtemps, mais c’est en 2010, lors d’une concertation tripartite entre la FAO, l’OMS et l’OMSA, qu’il a été formellement défini comme « une approche intégrée et unificatrice qui vise à optimiser la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes et à trouver un équilibre entre ces dimensions de manière durable. Elle prend acte du fait que la santé des êtres humains, ainsi que celle des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général (y compris les écosystèmes) sont étroitement liées et interdépendantes ».

Généralement, on parle de trois grands piliers dans cette approche : la santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes. Mais, comme l’a judicieusement souligné Nicolas Antoine-Moussiaux lors de notre entretien, d’autres aspects de la santé pourraient alors être cités, comme la santé végétale, la santé des sols ou encore la santé des océans. C’est bien là que le concept One Health prend tout son sens : il s’agit de voir la santé comme un tout, où tout est lié : d’où sa traduction française « une seule santé » !

La fertilité des sols est essentielle à la production d’aliments tant pour notre consommation que celle des animaux, cette fertilité/santé des sols est donc en lien étroit avec notre alimentation et donc notre santé…

 En choisissant cet exemple, Nicolas Antoine-Moussiaux nous montre que l’alimentation est le lien par excellence entre ces multiples santés. Ce que nous mangeons constitue un des principaux déterminants de notre santé !

Un autre exemple clé pour illustrer le concept de One Health est celui des zoonoses. Bien que le terme ne vous parle peut-être pas à première vue, c’est en réalité un phénomène que vous connaissez bien : il s’agit des maladies infectieuses transmises de l’animal à l’homme. Le Covid-19, qui a frappé le monde entier, est l’exemple le plus récent de ce phénomène. Selon l’OMS, environ 60 % des maladies infectieuses émergentes proviennent des animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Ce lien entre les maladies animales et humaines démontre encore une fois l’interconnexion des différentes formes de santé.

À cet égard, l’impact de l’obésité sur les complications liées au Covid-19 est un exemple supplémentaire de cette interconnexion. En effet, plusieurs études menées ont mis en évidence que l’obésité, notamment à travers ses comorbidités associées (comme le diabète ou l’hypertension), augmentait le risque de formes graves et de mortalité en cas de COVID-19. 

La prévention au cœur du concept One Health

“Mieux vaut prévenir que guérir”

L’année dernière, suite à la sortie du rapport annuel de la FAO, nous avons mis en lumière les coûts cachés de notre alimentation, révélant qu’environ 50% de ces coûts sont directement liés aux maladies causées par nos modes de consommation.

Comme nous le rappel le bon sens populaire lui-même : « mieux vaut prévenir que guérir ! ». En choisissant des aliments de qualité relevant d’un système alimentaire durable, les cantines signataires du Green Deal Cantines Durables participent activement à la prévention des maladies et à l’amélioration globale de la santé et du bien-être de leurs usagers. La restauration collective joue donc un rôle essentiel en matière de prévention.

Alimentation durable et One Health : un même objectif

A l’instar du concept One health, c’est bien une approche interdisciplinaire de l’alimentation que la Cellule Manger Demain applique au travers de ses projets, dans la lignée du référentiel wallon de l’alimentation durable.

Alors que le concept de durabilité nous projette dans une vision future, prendre le prisme de parler de santés, c’est nous permettre d’ancrer nos actions dans le présent.

Comment, en tant que collectivités, influencez-vous positivement le bien-être de vos usagers ?

Ce 26 mars 2025, l’événement annuel Green Deal Cantines Durables sera l’occasion de poursuivre ensemble ces réflexions.

Découvrez le programme concocté spécialement pour vous en ligne et inscrivez-vous au plus vite !

Manger Demain